Les tire-bouchons de Rebel-TB

La viticulture française est en grand danger.

Des plus grands aux plus petits vignobles du pays, des dizaines de milliers de vignerons voient aujourd'hui leurs vins rester en cuve et leurs revenus s'écrouler. C'est l'avenir professionnel de milliers d'hommes et de femmes, la vie de villages et de régions entières, mais aussi tout un pan de notre patrimoine culturel qui est simplement compromis par une crise multiforme à laquelle on ne voit aujourd'hui aucune issue positive.

 Cette crise est d'abord une crise de débouchés; la consommation de vin a baissé en France; la concurrence des vins des pays dits du «Nouveau monde» (États-Unis, Chili, Australie...), en France mais surtout à l'étranger, explique aussi les chutes brutales des ventes et des prix .. des vins français.

Et la profession n'a pas aujourd'hui les moyens de contrebalancer ces tendances de fond, notamment en valorisant ses produits et leur qualité, en amélioration constante depuis des années, dans le cadre des campagnes pour la sécurité routière et la prévention de l'alcoolisme. 

Mais plus largement, cette crise touche l'identité même des vins français. La normalisation des goûts et l'importation de pratiques œnologiques très éloignées de notre conception des vins, les remises en cause des appellations d'origine contrôlée (AOC) par la Commission européenne menacent aussi, au nom de l'adaptation au marché international, toute la diversité et la richesse des vins français. Elles risquent aussi d'encourager le développement de pratiques frauduleuses nuisibles à la réputation des vins français.

Les réponses apportées aujourd'hui à cette crise, notamment par l'Union européenne, ne constituent qu'une fuite en avant, préjudiciable pour la qualité de notre production viti-vinicole comme pour l'avenir des viticulteurs. Alors que la surface des vignobles du Nouveau monde ne cesse de grandir, ce ne sont pas des arrachages massifs qui permettront de réduire la concurrence internationale et d'assurer la survie de notre viticulture.

On ne sortira pas de cette crise sans créer un véritable dialogue national qui permette d'aborder tous les problèmes et de chercher sans à priori les solutions à cette crise de la viticulture.

Il y a urgence. C'est pourquoi nous qui sommes parlementaires, syndicalistes agricoles, vignerons, citoyens, demandons la convocation, dans les plus brefs délais, d'États généraux de la viticulture qui réuniraient tous les acteurs et les actrices de la profession. Il en va de l'avenir de milliers d'hommes et de femmes. Il en va de l'avenir de tout un pan de notre culture.

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Henry Garino,

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