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Trouvé à la lecture de l'Humanité, un excellent article  que je souhaite faire partager.








L'apéritif se marie en blanc.




Servir du vin a l’apéritif est une manière de prendre soin de ses invités tout en

boycottant les breuvages durs des firmes d’alcool.

Tradition française par excellence, l’apéritif demeure marqué chez nous par le service d’alcools forts ou de boissons anisées allongées de quelques volumes d’eau tandis que les vins doux naturels viennent compléter le panorama. S’y ajoutent parfois des alcools blancs mélangés à des jus de fruits qui peuvent saouler la moitié de vos invités avant même le repas.

Rompre avec cette tradition très hexagonale permet de découvrir la richesse de nos vins à l’occasion d’une mise en bouche qui précède le repas. Le champagne demeure idéal pour l’apéritif en raison de sa teneur raisonnable en alcool et des accords faciles qu’il permet avec quantité de toasts. Mais son prix ne le met pas à portée de tous les ménages, y compris pour les repas de fête.

En revanche, la gamme des vins blancs secs et fruités permet de délier les langues et de préparer les palais aux plaisirs d’un repas de fête dont les réveillons de Noël et du 31 décembre figurent parmi les plus appréciés de nos compatriotes.

Les vins blancs tranquilles produits en France font souvent d’excellents apéritifs. L’accord entre le vin et les amuse-gueules est relativement facile à trouver dès lors que l’on privilégie des produits simples comme l’olive noire, les toasts au jambon cru, au saucisson sec, au fromage de chèvre, aux crevettes, au saumon fumé, sans oublier les produits exclusivement végétaux.

Reste enfin à bien choisir la bouteille. Avec un petit budget, il est possible de se faire plaisir en optant pour un vin de cépage. Le vin prend ici le nom de la variété de raisin dont il est issu. En Languedoc-Roussillon comme dans plusieurs autres zones viticoles, on trouve des vins de cépage à moins de 5 euros la bouteille en chardonnay, sauvignon, grenache blanc ou viognier.

Quiconque veut monter en gamme choisira une appellation d’origine contrôlée, et là on est vite confronté à l’embarras du choix. À moins de 10 euros la bouteille, on peut encore se faire plaisir avec un blanc de Cassis, à l’est de Marseille, un jurançon sec produit au sud de Pau, un graves des bords de la Gironde s’il n’a pas encore pris l’ascenseur inflationniste, un saumur à prix généralement raisonnable, un pouilly-fuissé issu de raisins mûris au pied de la roche de Solutré, un chardonnay des combes du Jura, un pinot blanc ou gris d’Alsace.

Quiconque dispose d’une bonne cave - tandis qu’une belle générosité le pousse à recevoir de nombreux invités - aura envie de leur proposer une dégustation verticale. Il s’agit ici de remonter le temps via la dégustation de plusieurs millésimes d’une même propriété en commençant par le plus jeune vin. Les blancs secs de Jasnières, de Savennières de MontLouis et de Vouvray conviennent parfaitement pour cet exercice qui procure beaucoup d’émotions et laisse des souvenirs impérissables.

Les producteurs de vins moelleux et liquoreux les recommandent volontiers en apéritif. Sauf à servir le même vin tout au long du repas sur des mets bien adaptés, je ne suis pas partisan de cet excès de sucre dès la mise en bouche.


Gérard Le Puill


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